Formation

Changer pour une formation humaniste, innovante et professionnalisante

En bref

La liste « Changer pour une université humaine, confiante et innovante » veut mettre, au cœur du projet de formation de l’établissement, la curiosité intellectuelle et le goût d’apprendre au service de l’autonomie critique, de la réussite et de l’insertion professionnelle des étudiantes et étudiants. Elle élabore une politique visant à rendre l’offre de formation plus cohérente au regard des attendus contemporains et moins uniforme afin de tenir compte des spécificités disciplinaires. Elle propose d’enrichir nos formations de dispositifs d’accompagnement, d’orientation et de formations « professionnalisantes » et de les nourrir d’innovations pédagogiques rendues possibles par une politique volontariste en ce sens. Ces objectifs impliquent de mettre en œuvre une approche plus différenciée, et parfois expérimentale, de nos formations et modalités pédagogiques pour répondre aux attentes intellectuelles et professionnelles de notre jeunesse. Notre offre de formation s’appuiera sur les savoirs nés de la recherche de pointe menée dans nos unités de recherche et visera à la restauration et à la promotion du dialogue avec nos partenaires académiques, socio-économiques et culturels.

Nos actions clés pour la formation

– Développer une offre de formation permettant aux étudiants de se doter de connaissances disciplinaires et de compétences élargies nécessaires à la construction de leur devenir

– Développer les dispositifs d’accompagnement, d’orientation et de formations « professionnalisantes » en renforçant l’alternance, les licences professionnelles et la formation continue

– Promouvoir l’innovation pédagogique au service de la réussite des étudiants et de leur insertion professionnelle

– Donner une plus grande marge de manœuvre aux UFR-instituts pour tenir compte de la spécificité des disciplines enseignées et des métiers auxquels ces disciplines préparent

– Mieux articuler la formation et la recherche pour nourrir l’offre de formation de la diversité des savoirs produits dans nos laboratoires

– Enrichir nos formations du dialogue avec nos partenaires socio-économiques et culturels et mieux valoriser nos formations auprès de ceux-ci


Forte de son offre de formation variée et de grande qualité, notre université doit se doter d’une politique qui la valorise, la rende visible et attractive, en cohérence avec l’évolution de son environnement. Il s’agit de donner confiance à nos étudiants, nos partenaires socio-économiques et culturels et à nos équipes,dans la capacité de l’université Lumière Lyon 2 à mettre chaque étudiant, quel que soit son niveau de diplôme, sa discipline ou le type de formation suivi, en situation d’épanouissement intellectuel, de réussite et d’insertion professionnelle.

La liste « Changer pour une université humaine, confiante et innovante » veut ainsi mettre au cœur du projet de formation de l’établissement, la curiosité intellectuelle et le goût d’apprendre au service de l’autonomie critique, de la réussite et de l’insertion professionnelle des étudiants aux profils toujours plus diversifiés. Elle propose une politique visant à rendre l’offre de formation plus cohérente et enrichie de dispositifs d’accompagnement, d’orientation et de formations « professionnalisantes », nourrie d’innovations pédagogiques permises par une plus grande marge de manœuvre laissée aux UFR-instituts, de savoirs nés de la recherche de pointe menée dans ses laboratoires et d’un dialogue restauré avec ses partenaires académiques, socio-économiques et culturels.

RENFORCER LA DIVERSITÉ DE NOTRE OFFRE DE FORMATION ET L’ENRICHIR DE DISPOSITIFS D’ACCOMPAGNEMENT, D’ORIENTATION ET DE FORMATIONS « PROFESSIONNALISANTES »

Le renforcement de la professionnalisation des étudiants est un objectif commun à tous les UFR-instituts. Si la professionnalisation vise tout à la fois une amélioration du taux et de la qualité de l’insertion professionnelle des étudiants, elle ne s’oppose pas, bien au contraire, aux autres objectifs de l’université que sont la création de savoirs académiques, le développement de l’esprit critique et le renforcement de compétences. La professionnalisation, loin d’être monolithique, se décline ainsi dans des dispositifs variés et complémentaires adossés aux disciplines, définis selon les attentes et besoins des étudiants et les appétences et aspirations des équipes pédagogiques. Intrinsèquement protéiforme, elle favorise la diffusion de savoirs nouveaux issus de nos laboratoires de recherche vers nos partenaires socio-économiques ; elle permet aussi de confronter les connaissances académiques à une diversité de terrains constituant autant d’éléments de preuves pour les connaissances scientifiques issues des laboratoires, ou de « prétextes » ou « contextes » pour en produire de nouvelles.

En formation initiale : proposer une offre permettant aux étudiants de penser leur environnement, de construire leur devenir et de se doter de compétences élargies

Développer une offre de formation diversifiée et attractive implique tout d’abord que nos étudiants acquièrent des connaissances et compétences élargies. L’approche par les compétences et la modularisation (arrêté « Licence 2018 ») offrent, à ce titre, des possibilités inédites dont les équipes devront s’emparer pour construire des formations aux modalités pédagogiques diversifiées, visant à préparer au mieux les étudiants à la diversité des tâches et aux défis du monde professionnel. Cette approche nous invite à mieux identifier les connaissances et compétences acquises par les étudiants, favorisant la progressivité et la personnalisation des parcours. Conjuguées aux dispositifs de remédiation ainsi qu’à des parcours pluridisciplinaires, les évolutions des contenus des formations qui en résulteront répondront aux besoins d’un public étudiant varié.

À cette fin, l’articulation entre licence et master doit être renforcée. Les étudiants doivent, en effet, pouvoir être aidés dans leur choix de master en bénéficiant plus largement, en L3, d’enseignements d’ouverture préfigurant les orientations disciplinaires des masters et, en M1, d’un module mutualisé qui couvre à la fois des contenus professionnalisants et orientés vers la recherche. Les étudiants de L1 doivent aussi pouvoir bénéficier d’une présentation mutualisée de tous les masters proposés au sein de l’université ; cela leur permettra de se projeter dans les métiers auxquels ces masters, et donc l’université dans son ensemble, forment. Ils pourront ainsi imaginer, dès la L1, leur parcours au sein d’une institution qui les accompagnera tout au long de leur cursus.

Combinant l’expertise du Centre des langues et des UFR et instituts, les compétences linguistiques de nos étudiants nécessitent d’être davantage développées. Les enseignements en langues étrangères doivent, par conséquent, être présents et renforcés en Licence et en Master. Cela passe par des enseignements disciplinaires à compétence transversale qui répondent à de nouveaux besoins sociétaux et permettent aux étudiants de mieux saisir les différentes approches d’une même problématique disciplinaire ou transdisciplinaire (une question sociale par exemple) selon les aires linguistiques et les visions du monde. Il s’agira de mieux tirer profit du croisement des connaissances et expertises tant disciplinaires que linguistiques d’une équipe d’enseignants qui travailleront, ensemble, à la conception de tels enseignements.

Le numérique étant désormais au cœur des méthodes de travail et d’apprentissage, l’université se donnera les moyens de continuer à jouer son rôle dans ce domaine. Vecteur de diffusion des éléments pédagogiques, il est un levier incontournable d’innovation pédagogique et de rénovation de l’offre de formation (enseignements à distance, plates-formes numériques, adossement des enseignements aux supports numériques, préparation des équipes pédagogiques au développement des ressources numériques, etc.). Par ailleurs, l’acquisition des compétences en informatique faisant partie du socle de compétences attendu en Licence, la certification numérique PIX sera intégrée dans les maquettes. Les étudiants, tout comme les enseignants qui les accompagneront dans cette certification, pourront bénéficier d’une préparation répondant à une double exigence de qualité : qualité des contenus et de la pédagogie utilisée afin de les adapter au mieux aux différents parcours.

La diversification des connaissances et compétences implique par ailleurs de favoriser l’ouverture de nos formations sur le monde. À cette fin, et afin que chacun de nos étudiants le souhaitant ait l’opportunité d’internationaliser son parcours, nous renforcerons les mobilités étudiantes et développerons l’internationalisation des formations proposées.

L’encouragement à la mobilité internationale implique de proposer les moyens suivants pour que les étudiants puissent plus facilement préparer leur séjour à l’étranger :

  • présenter très tôt les différentes modalités (études, stages en entreprises, associations ou administrations) et temporalités de départ (L3, M1, doctorat) ainsi que les types de financement disponibles ;
  • proposer des cours plus nombreux en langues étrangères dans les maquettes et des préparations linguistiques à la mobilité ;
  • accompagner la préparation des différents examens (CLES, TOIC, IELTS…) qui permettront de faire reconnaître le niveau de langue et pourront être intégrés à la validation de certaines formations (l’université prenant alors en charge les frais d’inscription) ;
  • accéder à un corpus de témoignages d’«alumnis» relatant leur expérience à l’international selon les destinations.

Il faudra aussi renforcer les expériences internationales à domicile à travers l’internationalisation des formations. Trop souvent demeuré incantatoire jusqu’à présent, cet objectif exige la mise en place d’une politique coordonnée mobilisant l’ensemble des acteurs intéressés. Nous placerons au cœur de cette politique, outre le programme MINERVE auquel nous apporterons notre soutien, le CIEF et le Centre des langues dont l’expertise transversale de l’internationalisation constitue un atout majeur sur lequel nous devons capitaliser. Leurs actions devront être davantage articulées avec les projets des UFR et des instituts afin de créer des synergies. Cette politique d’internationalisation mobilisera l’ensemble des outils disponibles, mêlant des enseignements disciplinaires présentiels ou à distance en langues étrangères, le développement de doubles diplômes ainsi que des expériences plus innovantes conçues en lien avec les différents instituts culturels et les milieux professionnels. Une vice-présidence déléguée, en charge de l’internationalisation des formations (rattachée aux vice-présidents Relations internationales et Formation), sera créée pour coordonner cette politique.

Au-delà des connaissances académiques et des compétences techniques et linguistiques acquises dans les formations, il est important d’inviter et d’aider les étudiants à développer leurs compétences relationnelles pour qu’ils s’inscrivent plus facilement dans le monde socio-économique qui les entoure. La participation à des équipes sportives de l’université, à des activités musicales ou culturelles collectives, l’engagement dans des causes sociales et sociétales ou toutes les autres activités collectives en lien avec l’écosystème local, doivent pouvoir permettre aux étudiants, y compris et peut-être surtout pour ceux les plus en difficulté, de retrouver une confiance en eux et dans les autres. C’est aussi une des façons de lutter contre l’isolement de certains étudiants. Cela pourra, d’une manière ou d’une autre, être valorisé dans leur cursus. À titre d’exemple, il conviendra de revoir la manière dont le sport est intégré dans nos formations. Le SUAPS a développé une approche par compétences justifiant de ne pas réduire l’activité sportive à des points de bonus sur une moyenne. Il s’agit, plus généralement, de revoir la manière de valoriser l’initiative étudiante. Il faut, en effet, encourager nos étudiants à s’investir dans le fonctionnement de la société sans que cela ne soit fait au détriment de leur réussite dans leur formation. Pour soutenir la vie associative au sein de l’université, une Maison de l’étudiant sera, en outre, créée sur le campus des Berges du Rhône.

Enrichir notre catalogue de formations dites « professionnalisantes » : développement de l’alternance, des licences professionnelles et de la formation continue

Les formations en alternance (en contrat d’apprentissage ou de professionnalisation) constituent un important levier de professionnalisation. Elles permettent une très bonne insertion de nos étudiants sur le marché du travail, apportent une bonne visibilité à l’ensemble de nos formations et sont sources de partenariats riches avec le monde socio-économique. Elles ont, en outre, une réelle utilité sociale en ce qu’elles peuvent permettre à certains étudiants de poursuivre leurs études supérieures en s’affranchissant davantage des inégalités de chances éducatives et professionnelles liées aux origines socio-économiques. La réforme de l’apprentissage de 2018 constitue, à ce titre, une opportunité de développement de l’apprentissage par une simplification de l’ouverture des formations. Elle nous invite ainsi à développer et réellement enrichir le catalogue de ces formations en alternance offert à nos étudiants.

Nous étofferons également l’offre de cycles courts ou « en petits groupes » telle que celle des licences professionnelles, qui donnera à nos étudiants qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas poursuivre en master un horizon, un diplôme professionnalisant reconnu sur le marché du travail et, ainsi, un accès rapide à un premier emploi. Les composantes seront accompagnées dans leur réflexion à ce sujet, notamment pour identifier quelles sont les synergies entre leurs domaines de spécialité et les secteurs d’activité avec lesquels des partenariats pourraient être noués.

La formation continue constitue également un moyen important de professionnalisation en diversifiant les publics accueillis et parce qu’elle est aussi un vecteur de diffusion des savoirs académiques et des résultats de la recherche. Au-delà des personnes en emploi, qui peuvent bénéficier ainsi d’une sécurisation de leur parcours par la validation de leurs acquis d’expérience, la formation continue peut être un moyen de participer à l’intégration professionnelle des personnes en recherche d’emploi. Les conditions pour renforcer la formation continue sont non seulement la co-construction de parcours avec le monde socio-économique mais également l’amélioration de l’accueil de ces publics, la modularisation de la formation et le développement de modalités à distance. Il sera, en outre, nécessaire de rendre opérationnelle la mise en adéquation, initiée récemment, de notre politique tarifaire de l’offre de formation continue avec celle pratiquée par d’autres établissements. Cela permettra non seulement de mieux valoriser à l’extérieur la qualité de notre offre de formation, mais aussi de contribuer, par péréquation des ressources ainsi dégagées, à améliorer l’offre de formation initiale que notre université propose.

Cette politique de formation repose sur une ingénierie de projets mise en place avec les équipes administratives, pédagogiques et les partenaires socio-économiques et culturels. Il faut être attentif à la cohérence pédagogique du catalogue de ces formations dites « professionnalisantes » avec les autres formations. Il faut aussi bien évaluer les ressources mobilisables pour la mise en œuvre de celles-ci car, même si ces formations dégagent des recettes d’activité, leur déploiement nécessite un accompagnement et un soutien importants des équipes qui les initient. Dès lors, une fois validée par les différents Conseils (d’UFR-instituts et centraux), toute formation de ce type ne pourra être ouverte qu’avec la garantie que les moyens administratifs et pédagogiques pour la mettre en place seront disponibles (i.e. quotités de temps de travail administratif dédiées, financées sur des marges internes ou adossées aux recettes d’activités). Les équipes pédagogiques et administratives qui déploient ces formations ont besoin d’être au plus proches de ces publics particuliers et des organismes avec lesquels elles doivent travailler ; elles devront donc bénéficier d’une plus grande marge de manœuvre dans l’affectation des moyens dont elles disposent, l’établissement et l’ensemble des services supports, à travers leur incontestable expertise, intervenant alors pour soutenir et supporter ces équipes et leurs initiatives.

PROMOUVOIR L’INNOVATION PÉDAGOGIQUE AU SERVICE DE LA RÉUSSITE DES ÉTUDIANTS ET DE LEUR INSERTION PROFESSIONNELLE

L’accompagnement de chaque étudiant dans son orientation et son insertion professionnelle doit être renforcé et personnalisé. La diversité croissante de notre public d’étudiants ne doit pas empêcher la prise en compte de leurs difficultés particulières. C’est le rôle de notre université publique et un moyen de lutter contre la précarité étudiante que de les accompagner le plus étroitement et personnellement possible. Le nombre d’étudiants ayant déjà une activité professionnelle (étudiants salariés, étudiants-entrepreneurs, praticiens souhaitant compléter leur formation), pratiquant une activité sportive ou étant en situation de handicap est, en outre, croissant. Il nous faut donc imaginer des parcours personnalisés qui tiennent compte de leurs spécificités sans toutefois faire peser trop lourdement le poids de cette prise en charge sur les équipes administratives et pédagogiques. 

Dans cette perspective, nous soutiendrons toute initiative ou innovation pédagogique en provenance de ces équipes administratives et pédagogiques ou des étudiants eux-mêmes, permettant d’accroître le taux de réussite et d’insertion professionnelle de ceux-ci. Une vice-présidence « déléguée à l’innovation pédagogique » sera créée, qui supervisera une cellule chargée de recenser les demandes remontant de ces équipes, de les instruire et de coordonner les moyens et une réponse adaptée à chacune d’elles. Les propositions d’expérimentations pédagogiques seront évaluées afin d’en mesurer la généralisation potentielle et d’en favoriser la connaissance par l’ensemble de la communauté. La CFVU devra, quant à elle, se faire la caisse de résonance des expérimentations les plus réussies afin que le travail de chacun profite à tous, et qu’un véritable projet d’établissement « formation » émerge de façon concertée. Du temps et des moyens seront accordés aux porteurs des projets d’innovation retenus pour les déployer au sein de l’université.

Il s’agit ainsi de développer et de laisser se développer une innovation pédagogique protéiforme (en présentiel, hybride, à distance) dans une logique d’amélioration continue de nos formations. Cela passera également par la modernisation de nos salles de cours (i.e. réduction du mobilier fixe) dans une perspective écologique et pédagogique, par le développement du learning centre depuis longtemps initié, mais dont les bénéfices potentiels n’ont pas complètement été définis, par l’accompagnement des collègues enseignants ou administratifs qui en expriment le besoin dans une perspective de formation « tout au long de sa carrière ». La mise à disposition des équipes d’outils numériques (politique privilégiant le logiciel libre, politique de formation au numérique, proposition d’au moins une alternative libre accompagnée pour chacun de nos choix logiciels, formation aux logiciels (libres et propriétaires), accompagnement des enseignants-chercheurs etc.) et de toute innovation portant sur le contenu et la forme des enseignements permettant d’accroître la réussite des étudiants et leur insertion professionnelle, doit être développée. Innover pédagogiquement c’est, en effet, conjuguer la réalité d’apprentissage de nos étudiants avec la conception qu’ont les enseignants et enseignants-chercheurs de la formation et les évolutions de notre environnement social, sociétal, économique et technologique. Favoriser l’innovation pédagogique suppose aussi de laisser une plus grande marge de manœuvre à ceux qui peuvent en être à l’initiative et de rendre l’organisation plus flexible.

DONNER UNE PLUS GRANDE MARGE DE MANŒUVRE AUX UFR-INSTITUTS POUR TENIR COMPTE DE LA SPÉCIFICITÉ DES DISCIPLINES ENSEIGNÉES ET DES MÉTIERS AUXQUELS CES DISCIPLINES PRÉPARENT

Les équipes pédagogiques et administratives doivent avoir la possibilité d’exercer leur capacité à déterminer quelles sont, pour leurs disciplines et leurs étudiants, les formations, contenus d’enseignement et dispositifs d’insertion professionnelle qui font sens. Elles doivent retrouver, ensemble, le sentiment de porter des projets pédagogiques à l’échelle de leur UFR-institut qui tiennent compte des différents enjeux disciplinaires. Cela se déclinera en diverses actions :

  • la possibilité donnée aux composantes qui le souhaitent de porter des projets communs adossés aux champs de formation ou aux chaires d’excellence ;
  • la création d’UE de renforcement spécifiques aux composantes pour mieux accompagner, « en petits groupes », les étudiants en difficulté ;
  • la possibilité donnée d’un système « majeure A/mineure A » (i.e., majeure et mineure dans la même discipline) en licence avec ou sans réorientation en fin de S1 ;
  • la préservation des disciplines rares dont les critères de calcul des dotations doivent être aménagés pour garantir leur pérennité et restaurer leur dynamisme et leur visibilité ;
  • la reconnaissance que nos UFR-instituts ont une répartition très différente du nombre de formations et d’étudiants entre la licence et le master. Dans certains cas, cette répartition doit pouvoir justifier qu’une UFR ou un institut ne soient pas, par exemple, dans l’obligation de consacrer nécessairement 60 % de ses moyens pédagogiques à la licence et 40 % à son offre de masters mais puissent, à l’inverse, renforcer l’un ou l’autre niveau en fonction des projets poursuivis et des considérations pédagogiques privilégiées ;
  • une intégration différente de la pluridisciplinarité dans l’offre de formation à travers notamment la possibilité d’ouverture ou de réouverture de certains parcours bi-disciplinaires ou de doubles diplômes. La pluridisciplinarité permet d’accroître la spécificité de nos formations et leur attractivité dans un monde socio-professionnel qui propose dorénavant de nouveaux métiers à la croisée de plusieurs disciplines. Elle doit être pensée entre UFR-instituts et par eux, avec les laboratoires de recherche qui soutiennent les formations, dans un objectif de réussite et d’insertion professionnelle mais aussi de création de nouveaux savoirs. Elle constitue en outre, une voie de renforcement des relations entre UFR et instituts, entre UFR-instituts et laboratoires, permettant une affirmation de l’identité de l’université Lumière Lyon 2 au niveau local, régional, national et international. Cette pluridisciplinarité « interne » va de pair avec le renforcement de partenariats déjà développés ou qui pourront l’être, avec des établissements en pointe en matière de Sciences, technologies et Société (STS) ou Sciences pour l’ingénieur (SPI), dans le cadre de co-accréditations stratégiques nouvelles ou renouvelées au niveau du site Lyon-Saint-Étienne.

Redonner une marge de manœuvre aux UFR-instituts dans la conception de leur offre de formation ne signifie pas abandonner toute préoccupation de pilotage pédagogique et budgétaire. Celui-ci sera permis par l’instauration d’un cadre suffisamment homogène, lisible, équitable et transparent de réalisation de l’offre de formation. Les considérations de coûts et de structure ne doivent cependant pas être les seules qui guident la conception de l’offre de formation, contraignant ainsi les UFR-instituts à devoir respecter un « cadrage trop strict » et à renoncer, en conséquence, à des projets pédagogiques spécifiques à leurs disciplines et à leur environnement. L’utilisation des recettes d’activité doit, à cet égard, être rendue possible sous réserve d’une péréquation connue et acceptée de tous, entre UFR-instituts. Afin de concilier encouragement à l’initiative et solidarité, les règles de prélèvement de ces recettes d’activité et de leur affectation doivent être claires et transparentes :

  • le taux de prélèvement sur ressources propres et les règles de redistribution seront définis tous les ans, au moment du vote du budget, et validés par les conseils centraux afin d’être connus de tous ;
  • l’utilisation faite des recettes d’activités, en propre ou sous une forme mutualisée, devra être rendue transparente par un fléchage explicite. Celui-ci rendra possible l’ajustement tous les ans de la péréquation mise en œuvre et ce, afin que chaque UFR-institut puisse mener à bien ou initier les projets nécessaires à son développement.

MIEUX ARTICULER FORMATION ET RECHERCHE POUR NOURRIR L’OFFRE DE FORMATION DE LA DIVERSITÉ DES SAVOIRS PRODUITS DANS NOS LABORATOIRES

La formation initiale doit aussi fournir aux étudiants la possibilité de découvrir en licence et en master ce qu’est la recherche dans nos disciplines tant sur le plan de ses méthodes que sur celui de ses résultats. Cela permettra, en outre, à certains d’entre eux de réfléchir à un éventuel parcours en doctorat, outil de différenciation et d’insertion sur le marché du travail.

Pour renforcer cette articulation formation-recherche, nous proposons les actions suivantes :

  • développer plus largement la mise en place d’une UE « recherche » au niveau M1 pour apprendre à conduire un projet de recherche. Une initiation aux méthodologies de la recherche peut aussi être utile aux étudiants pour les préparer à différents métiers (conseil, audit, expertise) exercés à leur sortie de l’université ;
  • offrir la possibilité de suivre un (ou des) module(s) « recherche » pour tous les étudiants inscrits dans des parcours de master à vocation plus professionnelle ;
  • proposer, dans les UFR-instituts, aux étudiants de licence et de master, des séminaires annuels de présentation des recherches menées par les enseignants-chercheurs et les chercheurs de leur composante et, en master, d’associer plus largement les étudiants qui le souhaitent aux séminaires de recherche des laboratoires ;
  • montrer à nos étudiants, à tous les niveaux, quelles sont les voies d’insertion professionnelle des docteurs formés dans nos disciplines (i.e. carrière d’enseignants-chercheurs mais aussi existence d’un marché du travail pour les doctorants…).

PROMOUVOIR LE DIALOGUE AVEC NOS PARTENAIRES SOCIO-ÉCONOMIQUES ET CULTURELS ET MIEUX VALORISER NOS FORMATIONS AUPRÈS DE CEUX-CI

Les savoirs produits par nos équipes de recherche et nos enseignants-chercheurs peuvent être bien davantage valorisés auprès de partenaires socio-économiques, culturels, territoriaux et internationaux, qui peuvent, en retour, contribuer à les enrichir en apportant des stages, des terrains d’études, des sujets de mémoire ou des idées de contenu pour nos formations en fonction de l’évolution des métiers. Cette articulation renforcée, qui permettra à notre université d’être véritablement au cœur de son écosystème, reposera notamment sur les actions suivantes :

  • une analyse approfondie avec des partenaires actuels ou nouveaux des questions de sociétés auxquelles l’université peut apporter des réponses originales et autour desquelles celle-ci pourrait proposer de nouvelles formations ou de nouveaux contenus de formations ;
  • le développement des chaires d’excellence qui sont un lieu stratégique de l’articulation formation-recherche et partenariats, et dont la visibilité devrait être renforcée ;
  • l’automatisation du suivi des conventions déjà signées avec les partenaires pour fluidifier les relations avec ceux-ci et en assurer la continuité ;
  • une révision des contenus des UE « Projet professionnel personnalisé » pour les composantes qui le souhaitent, afin de présenter aux étudiants, avec le concours de partenaires socio-économiques identifiés comme importants par les UFR-instituts, des métiers auxquels ils ne pensent pas forcément (y compris les métiers d’enseignant-chercheur ou de chercheur). Ces présentations pourront prendre des formes variées (témoignages d’alumni, jeux sérieux ou encore simulations imaginées avec les partenaires socio-économiques, etc.). Ces UE devront également intégrer une formation aux Compétences humaines et comportementales (« soft skills » : gestion du temps, gestion du stress, savoir mobiliser son réseau, etc.), compétences immédiatement utiles pour favoriser la réussite des étudiants et déployables lors de leur entrée sur le marché du travail et dans de nombreux autres contextes ;
  • l’organisation de grands événements transversaux communs à plusieurs composantes, voire à toute l’université (i.e. un événement de type « 48 h pour innover en sciences humaines et sociales ») et dans lesquels les étudiants seront véritablement « acteurs » et travailleront avec des chercheurs et des partenaires socio-économiques ou culturels sur des problématiques choisies ensemble.

Notre projet de formation, d’inspiration profondément humaniste, est ainsi conçu pour accompagner et faciliter le travail des équipes pédagogiques et administratives dans l’accomplissement de leur mission commune : favoriser l’accès aux savoirs du plus grand nombre à travers des enseignements ouverts, diversifiés et de qualité, qui forment l’esprit et alimentent l’autonomie critique de nos étudiantes et étudiants tout en leur proposant une réelle professionnalisation qui garantisse le meilleur accès possible au marché de l’emploi. Ambitieux et innovant, notre projet nous semble le seul apte à répondre aux enjeux et attentes du monde contemporain sans rien sacrifier des exigences intellectuelles qui façonnent l’université.